Gomme arabique : après le Tchad, l’initiative s’étend en Ethiopie et au Soudan

Présent au Tchad depuis 2009 avec le projet Acacia, SOS SAHEL et ses partenaires ont déjà soutenu la professionnalisation de 28.000 producteurs de gomme arabique. Aujourd’hui nous voulons continuer aux côtés des Soudanais et des Éthiopiens, dans la région transfrontalière. En développant des systèmes agricoles résilients, en améliorant l’accès à l’eau et aux équipements, les conditions de vie des communautés locales seront transformées et le potentiel sahélien dans la sève d’acacia renforcé.

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement a rappelé dans son rapport du 27 septembre, l’importance d’investir dans les capacités productives des pays en difficulté. Nous sommes convaincus que la gomme arabique – un produit que nous consommons tous sans le savoir – représente un espoir économique pour les Sahéliens.

La région transfrontalière entre l’Ethiopie et le Soudan est actuellement marquée par une pénurie d’eau et un manque d’infrastructures, or elle est aussi propice au reboisement d’arbres acacia. C’est pourquoi, forte de notre expérience au Tchad, nous voulons investir dans les capacités productives des communautés de cette région pour valoriser la filière de la sève d’acacia.

« Cette zone a un fort potentiel pour la production de gomme arabique, c’est pourquoi il faut également renforcer les liens entre le marché et les entreprises du secteur, à la fois publiques et privées, pour augmenter la production de gomme. »

Wase Gubena, Coordinateur de Projet à SOS SAHEL

De l’eau pour un arbre aride ?

L’Acacia est un arbre qui pousse naturellement en milieu aride puisqu’il puise l’eau en profondeur avec ses racines. Si une grave sécheresse survient, le stress hydrique force la plante à produire davantage de gomme arabique, ce qui représente un réel atout pour le Sahel et son climat. Néanmoins, les pénuries d’eau et les sécheresses récurrentes dans cette région transfrontalière impactent les capacités de production de la gomme arabique, car elles touchent le niveau de vie des communautés locales. C’est pourquoi notre initiative prévoit de promouvoir la création de barrages d’eau en sable dans toute la région.

Le barrage de sable est l’un des systèmes de collecte d’eau les plus rentables dans les zones arides, et comme l’explique notre coordinateur Wase Gubena, leur construction amènera la création de 1.500 emplois pour les Éthiopiens et les Soudanais. De plus, les forêts d’acacia sont une barrière naturelle à la désertification, car elles contribuent à la séquestration du carbone et retiennent les sols avec leur système racinaire développé.

Répondre à la problématique de l’accès à l’eau permet d’agir non seulement sur la productivité agricole, la désertification, la création d’emploi mais aussi l’insécurité. En effet, dans cette région transfrontalière entre l’Ethiopie et le Soudan, des conflits transfrontaliers liés à l’eau peuvent émerger entre producteurs notamment.

“Nos objectifs sont de renforcer l’accès à l’eau au profit de 30.000 personnes grâce à la création de barrages de sable et la création de nouvelles opportunités professionnelles pour ces 7.500 familles d’agriculteurs dont la part des femmes représente 50%. Le projet vise également à dynamiser et à multiplier les échanges de part et d’autre de la frontière, notamment avec la gomme arabique. »

Wase Gubena, Coordinateur de Projet à SOS SAHEL

Lutter contre l’insécurité alimentaire avec la gomme arabique, c’est possible !

Si la gomme arabique est comestible, on l’utilise plus pour ses vertus médicinales que pour se nourrir. Elle peut faire vivre des milliers d’agriculteurs sahéliens par sa production et sa commercialisation. Produits cosmétiques, pharmaceutiques, alimentaires, confiserie, peinture, la gomme arabique est présente dans une large diversité de produits ce qui lui donne un fort potentiel commercial.

La gomme arabique ne va pas à elle seule résoudre la crise alimentaire au Sahel. Mais renforcer les moyens de subsistance de 30.000 agriculteurs en redynamisant sa filière et en créant un accès à l’eau peut permettre d’améliorer leurs conditions de vie et de productivité agricole.

Lorsque les agriculteurs soudanais et éthiopiens vivront une saison sèche qui aura appauvri les cultures céréalières, ils pourront se reporter sur les revenus de leurs acacias.

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