EN AFRIQUE, TOUJOURS PLUS DE BOUCHES À NOURRIR

La révision continuelle à la hausse des projections de population mondiale faites par l’ONU  alerte la Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde (FARM).

« En effet, depuis les projections publiées par l’ONU en 2012, le nombre d’Africains attendu en 2050 a été augmenté de 135 millions de personnes (6 %), soit l’équivalent de deux fois la population française actuelle » remarque son Directeur Jean-Christophe Debar sur le blog de la Fondation (http://www.fondation-farm.org).

« La transition démographique, c’est-à-dire la baisse de la fécondité, est certes bien engagée dans cette région, puisqu’elle est tombée de 5,1 naissances par femme à 4,7 au cours de la période 2010-2015. Mais son rythme a été nettement surestimé. On peut bien sûr se demander s’il l’est encore

« Selon les dernières statistiques, la population africaine devrait doubler entre 2017 et 2050, à 2,53 milliards de personnes. Elle représenterait alors 26 % du nombre total d’habitants, contre 17 % aujourd’hui. Pour l’agriculture, les enjeux liés à ce boom démographique sont considérables.

« Le premier défi est bien sûr celui de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Pour ne pas dépendre excessivement des importations, le continent africain devra accroître fortement sa production agricole. Entre 2017 et 2050, il y aura en Afrique 1,27 milliard de bouches supplémentaires à nourrir. Entre 1984 et 2017, l’augmentation a été de 536 millions. La production alimentaire doit donc non seulement s’accroître, mais croître plus vite(…) En outre, il faudra aller au-delà de l’expansion de la production agricole pour pallier les carences nutritionnelles des catégories les plus vulnérables, en particulier les enfants.

« Le second enjeu est la capacité des filières agroalimentaires à créer des emplois. Plus de 40 % de la population africaine est âgée de moins de 14 ans, contre 24 % en Asie et 16 % en Europe(… )Les industries et les services d’amont et d’aval de la production agricole offrent en revanche de formidables opportunités, à condition bien sûr que les jeunes soient suffisamment formés….

« Le troisième défi est étroitement lié aux deux premiers. La faim et la pauvreté… sont le terreau de l’insécurité(…) Le Sahel est particulièrement touché, or les perspectives en matière de démographie et d’impact potentiel du changement climatique (avec notamment un risque accru de sécheresse) y sont alarmantes.

Restauration des sols pour soutenir l’agriculture familiale rurale,  développement de filières économiques ( karité, gomme arabique…), les projets de SOS SAHEL en concertation avec les populations villageoises et les acteurs locaux sont dans la droite ligne de la meilleure réponse à ces énormes défis.

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